Charlottesville and the Controversial Past in Belgium

Charlottesville et le passé controversé en Belgique | Charlottesville und die umstrittene Vergangenheit in Belgien

 

Abstract: On August 11 and 12, 2017, the American extreme-right wing met in Charlottesville, Virginia, to protest the municipality’s intention to unbolt the statue of Robert E. Lee, an American secessionist general. On August 12, 2017, a man drove into a group of anti-racist counter-demonstrators, killing a woman. Due to the summer or a lack of news, the Belgian press took over the topic a few days later and returned to the issue of monuments and a few controversial street names.
DOI: http://dx.doi.org/10.1515/phw-2017-10729
Languages: Français, English, Deutsch


Les 11 et 12 août 2017, l’extrême droite américaine s’est donné rendez-vous à Charlottesville en Virginie pour protester contre l’intention de la municipalité de déboulonner la statue de Robert E. Lee, un général sécessionniste américain. Le 12 août 2017, un homme au volant de son véhicule fonce sur un groupe de contre-manifestants antiracistes. Une femme décède des suites de cet acte de violence. Effet de l’été ou d’une actualité en sommeil, quelques jours plus tard, la presse belge s’empare du sujet et revient sur la question des monuments et de quelques noms de rues controversés.

Transfert culturel et/ou débat de fond?

La question qui rebondit est celle de la place du passé dans l’espace public. Dans quelle mesure les choix formulés il y a plusieurs décennies doivent-ils continuer à déterminer notre cadre de vie? Si le regard de la société civile par rapport à certains faits du passé a évolué, comment traduire cette évolution dans l’espace public? Y a-t-il des décisions légitimes et quelles sont les instances chargées de les prendre? Deux enjeux essentiels focalisent périodiquement les débats en Belgique: la question de la mémoire coloniale et celle de la collaboration durant la Seconde Guerre mondiale.

Léopold II et l’héritage colonial

La place du passé colonial dans l’espace public n’est pas neuve. Elle a déjà rebondi à diverses reprises. En décembre 2015, une polémique avait éclaté alors que la Ville de Bruxelles avait annoncé son intention de rendre hommage au deuxième roi des Belges à l’occasion du 150e anniversaire de son intronisation. Devant la levée de boucliers suscitée par le projet, la Ville y avait finalement renoncé mais diverses associations avaient néanmoins saisi l’occasion pour badigeonner la statue du roi de peinture rouge pour dénoncer les exactions commises durant l’époque coloniale.[1] Le débat ne se limite d’ailleurs pas à la statue emblématique de la place du trône à Bruxelles. Le Musée royal d’Afrique centrale – par ailleurs créé par Léopold II et actuellement en pleine transformation – reçoit périodiquement des demandes de communes désirant voir retirer de leur champ visuel les statues de Léopold II; une option qui ne cadre pas avec la politique du musée qui rouvrira ses portes en 2018.[2]

Dans la foulée des événements de Charlottesville, dès le 16 août, la question était à nouveau posée: combien de temps des statues se référant au passé colonial belge allaient-elles encore trôner dans l’espace public? N’est-il pas temps de le “décoloniser”? Si pour un certain nombre d’intervenants, les statues évoquant le passé colonial doivent être entreposées dans un musée, pour d’autres, il s’agit de les mettre en contexte, d’autres encore plaident pour un libre accès; y laisser des artistes réaliser des performances et des installations.[3] De toute évidence, la sensibilité est extrême tant au sein des associations qui invitent à “décoloniser” l’espace public que dans les milieux d’anciens coloniaux et de leurs descendants.

Une collaboration occultée

Dans six communes (Lanaken, Zoersel, Marke, Puurs, Kapelle-op-den-Bos et Alveringen) existe une rue Cyriel Verschaeve ou, plutôt, une Cyriel Verschaevestraat (en fait, quatre rues, une avenue et une place) car toutes sont situées en Flandre. La dernière des attributions toponymiques – celle de Zoersel, date de 1981. A l’époque, une tentative de réaction contre cette attribution avait été menée mais sans succès.[4] Cyriel Verschaeve (1874-1949) n’est pas n’importe qui. Poète, prêtre; l’homme est avant tout un nationaliste flamand. Son engagement remonte à la Première Guerre mondiale où il rallie le courant antibelge radical. Dès les années trente, il adhère au national-socialisme et collabore activement avec l’occupant durant la Seconde Guerre mondiale. En fuite à la fin de la guerre, il est condamné à mort par contumace par l’Etat belge en 1946. Il décède en exil en Autriche, mais son corps est rapatrié clandestinement en Belgique par un groupuscule flamingant d’extrême droite.

Là aussi, dans la foulée des événements de Charlottesville, la réaction est immédiate. Dès le 17 août, l’un des principaux quotidiens du nord du pays, De Standaard, revient sur la question. La rédaction a pris contact avec les autorités locales des six communes concernées. Clairement, certains responsables locaux expriment leur gêne, d’autres ne veulent pas évoquer le passé, d’autres encore invoquent les difficultés administratives qui résulteraient d’un changement de nom. Seul le bourgmestre de l’une des communes semble clairement souhaiter la disparition de cette dénomination. Apparemment, les habitants des rues concernées ne souhaitent pas de changement. Pourtant, du côté des historiens, des voix se font clairement entendre en faveur d’un changement.

On peut s’interroger sur la cohérence des politiques publiques. Dès 1944, l’Etat belge avait mis en œuvre une politique de répression de la collaboration. Mais l’attribution des noms de rues reste une compétence locale. Du côté flamand, en 2002(!) une résolution du Parlement avait condamné la collaboration.[5] Comment dès lors expliquer cette frilosité des communes concernées sachant que l’attribution d’un nom de rue demeure en tout état de cause une forme d’hommage? Comment admettre un hommage à un condamné à mort par l’Etat belge? De toute évidence, au-delà des arguments administratifs, cette question renvoie au regard à tout le moins bienveillant qu’une partie de la société flamande a entretenu avec certaines formes de collaboration. Leur engagement a avant tout été considéré comme celui de brebis égarées en faveur de la Flandre. A la fin du conflit, les mêmes ont été considérées comme injustement et lourdement sanctionnées par un Etat belge soupçonné de vouloir se saisir de l’occasion pour discréditer le mouvement flamand dans son ensemble.

Un débat en suspens?

Septembre 2017. La rentrée des classes s’annonce. La question du passé dans l’espace public perd de son actualité. Pourtant, en coulisses, les enjeux et les sensibilités restent les mêmes. Le débat pourrait reprendre.[6] En 2018, le Musée royal d’Afrique centrale rouvrira ses portes avec une nouvelle présentation de l’histoire coloniale de la Belgique. Les élections locales se tiendront en octobre 2018, les élections générales au printemps 2019. En 2019-2020, on commémorera le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale; en 2020, les 60 ans de l’indépendance du Congo. Bref, autant d’occasion de faire rebondir le débat… ou faudra-t-il encore attendre des controverses et des manifestations loin de nos frontières?
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Lectures supplémentaires

  • Goegebeur, Anton and Ewoud Ceulemans. “Verwijzingen naar koloniaal verleden doen stof opwaaien: “foute” standbeelden wankelen op voetstuk”. De Morgen, 16.08.2017.
  • Vannieuwenhuyze, Bram. “Haal ‘foute’ standbeelden en straatnamen niet van de straat”. De Morgen, 18.08.2017.

Resources sur le web

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[1] Des faits similaires avaient déjà été commis en 2008 à Bruxelles. Les premières actions remontent, semble-t-il, à 2004 à Ostende. Sur cette question, voir Marte Van Hassel, Het koloniale mo(nu)ment. Richting een hedendaags alternatief voor het Belgische koloniale erfgoed (Gent: Universitiet Gent Masterproef, vakgroep Kunst-, Muziek- en Theaterwetenschappen, 2016-2017): www.lib.universitiet.gent.be/hetkolonialemo(nu)ment (Letzter Zugriff am 11.12.2017).
[2] Anton Goegebeur and Ewoud Ceulemans, “Verwijzingen naar koloniaal verleden doen stof opwaaien: ‘foute’ standbeelden wankelen op voetstuk,” De Morgen, 16.08.2017.
[3] Bram Vannieuwenhuyze, “Haal ‘foute’ standbeelden en straatnamen niet van de straat,” De Morgen, 18.08.2017: 26.
[4] Raymond Lemmens, “Verschaeve es een deel van ons verleden. Moeten we dat uitwissen?” De Standaard, 17.08.2017.
[5] Voir www.belgiumwwii.be/belgique-en-guerre (consulté le 11 Décembre 2017).
[6] Un appel en vue d’un grand débat sur le passé national belge avait été lancé dans la foulée des événements de Charlottesville. Voir Herman Van Goethem, “Waarom voeren we geen nationaal debat over monumenten,” De Morgen, 16.08.2017.

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Crédits illustration

Angel & National Flag of Belgium, Martyrs’ Square – Place des Martyrs – Martelaarsplaats, Brussels, Belgium © Dr Les (Leszek – Leslie) Sachs, CC BY-2.0, no changes were made, via www.flickr.com (consulté le 11 Décembre 2017).

Citation recommandée

Kesteloot, Chantal: Charlottesville et le passé controversé dans l’espace public belge. In: Public History Weekly 5 (2017) 42, DOI: http://dx.doi.org/10.1515/phw-2017-10729.

On August 11 and 12, 2017, the American extreme-right wing met in Charlottesville, Virginia, to protest the municipality’s intention to unbolt the statue of Robert E. Lee, an American secessionist general. On August 12, 2017, a man drove into a group of anti-racist counter-demonstrators, killing a woman. Due to the summer or a lack of news, the Belgian press took over the topic a few days later and returned to the issue of monuments and a few controversial street names.

Cultural Transfer and/or Substantive Debate?

The recurrent question here deals with the place of the past in public space. To what extent should the choices made decades ago continue to determine our living environment? If the viewpoint of the civil society in relation to certain facts of the past has changed, how can we translate this evolution into the public sphere? Are there legitimate decisions and which bodies are responsible for making them? Two key issues periodically focus the debate in Belgium: colonial memory and collaboration during the Second World War.

Leopold II and the Colonial Heritage

The place of the colonial past in public space is not new. It has already come back several times. In December 2015, a controversy broke out when the City of Brussels announced its intention to pay tribute to the second Belgian king upon the occasion of the 150th anniversary of his enthronement. Seeing the outcry raised by the project, the city finally gave it up. Nevertheless, several associations seized the opportunity to cover the king’s statue with red paint to denounce the exactions committed during the colonial period.[1] The debate is not limited to the emblematic statue of the Place du Trône in Brussels. The Royal Museum for Central Africa – which was also created by Leopold II and is currently in full transformation – periodically receives requests from municipalities wishing to get rid of the statues of Leopold II, preferring to see them stored. This option does not fit in with the policy of the museum which will reopen in 2018.[2]

In the aftermath of the events in Charlottesville on 16 August, the question was asked again: how long would statues referring to the Belgian colonial past remain in the public space? Isn’t it time to decolonize it? While several protagonists think that statues evoking the colonial past must be stored in a museum, others see it is a question of putting them in context and still others plead for free access to them, to let artists perform and install on or around them.[3] Obviously, sensitivity is extreme both within the associations that invite to “decolonize” the public space and in the circles of former colonials and their descendants.

A Hidden Collaboration

In six municipalities (Lanaken, Zoersel, Marke, Puurs, Kapelle-op-den-Bos and Alveringen) there is a Cyriel Verschaeve Street or, rather, a Cyriel Verschaevestraat (actually four streets, an avenue and a square), in Dutch because all are located in Flanders. The last toponymic attribution – Zoersel’s – dates back to 1981. At the time, an attempt to react against this attribution remained unsuccessful.[4] Cyriel Verschaeve (1874-1949) is not an unknown figure. Poet and priest, the man is above all a Flemish nationalist. His involvement dates back to the First World War when he joined the radical anti-Belgian movement. From the 1930s onwards, he began to subscribe to the National Socialist ideology and actively collaborated with the occupier during the Second World War. Fleeing at the end of the war, he was sentenced to death in absentia by the Belgian State in 1946. He died in exile in Austria, but his body was smuggled back to Belgium by a Flemish extreme right-wing and nationalist groupuscule.

Again, in the wake of the events in Charlottesville, the reaction was immediate. On 17 August, De Standaard, one of the important daily newspapers in Flanders, took over the issue. The editorial team contacted the local authorities of the six concerned municipalities. Clearly, some local officials express their embarrassment, others do not want to evoke the past and still others invoke the administrative difficulties that would result from a name change. Only the mayor of one of the municipalities seems clearly to want the disappearance of this denomination. Apparently, the residents of the concerned streets do not want a name change. Yet, on the historians’ side, there are strong voices for change.

We can question the coherence of public policies. As soon as 1944, the Belgian State implemented a repression policy against collaboration. But the attribution of street names remains a local competence. On the Flemish side, a Parliament resolution condemned collaboration in 2002(!) only.[5] How then can we explain the reluctance from the concerned municipalities, knowing that the attribution of a street name remains in any case a form of homage? How can we accept a tribute to someone condemned to death by the Belgian State? Clearly, beyond the administrative arguments, this question refers to the benevolent attitude of a part of the Flemish society towards certain forms of collaboration. Their commitment was above all considered as the commitment of lost sheep in support of Flanders. At the end of the conflict, these same lost sheeps were considered as unfairly and heavily punished by a Belgian state suspected of seizing the opportunity to discredit the Flemish movement as a whole.

An Unresolved Debate?

September 2017. We will soon be back to school. The question of the past in public sphere is losing its relevance. Yet, the issues and sensitivities remain the same behind the scenes. The debate could start again.[6] In 2018, the Royal Museum of Central Africa will reopen its doors with a new presentation of the colonial history of Belgium. Local elections will be held in October 2018, and general elections in the spring of 2019. In 2019-2020, the 75th anniversary of the end of the Second World War as well as the 60th anniversary of Congo’s independence will be commemorated. In short, there will be many opportunities to rekindle discussions… or will we still have to wait for controversies and demonstrations far from our borders?

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Further Reading

  • Goegebeur, Anton and Ewoud Ceulemans. “Verwijzingen naar koloniaal verleden doen stof opwaaien: ‘foute’ standbeelden wankelen op voetstuk”. De Morgen, 16.08.2017.
  • Vannieuwenhuyze, Bram. “Haal ‘foute’ standbeelden en straatnamen niet van de straat”. De Morgen, 18.08.2017.

Web Resources

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[1] Similar actions took place in 2008 in Brussels. The first actions of this kind seem to date back to 2004 in Oostende. On this question, see Marte Van Hassel, Het koloniale mo(nu)ment. Richting een hedendaags alternatief voor het Belgische koloniale erfgoed (Gent: Universitiet Gent Masterproef, vakgroep Kunst-, Muziek- en Theaterwetenschappen, 2016-2017): www.lib.universitiet.gent.be/hetkolonialemo(nu)ment (Letzter Zugriff am 11.12.2017).
[2] Anton Goegebeur and Ewoud Ceulemans, “Verwijzingen naar koloniaal verleden doen stof opwaaien: ‘foute’ standbeelden wankelen op voetstuk,” De Morgen, 16.08.2017.
[3] Bram Vannieuwenhuyze, “Haal ‘foute’ standbeelden en straatnamen niet van de straat”, De Morgen, 18.08.2017: 26.
[4] Raymond Lemmens, “Verschaeve es een deel van ons verleden. Moeten we dat uitwissen?” De Standaard, 17.08.2017.
[5] See www.belgiumwwii.be/belgique-en-guerre (last accessed 11 December 2017).
[6] In the aftermath of the events in Charlottesville, a call for a debate on Belgium’s national past was published in the Flemish newspaper De Morgen. See Herman Van Goethem, “Waarom voeren we geen nationaal debat over monumenten”, De Morgen, 16.08.2017.

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Image Credits

Angel & National Flag of Belgium, Martyrs’ Square – Place des Martyrs – Martelaarsplaats, Brussels, Belgium © Dr Les (Leszek – Leslie) Sachs, CC BY-2.0, no changes were made, via www.flickr.com (last accessed 11 December 2017).

Recommended Citation

Kesteloot, Chantal: Charlottesville and the controversial past in the Belgian public sphere. In: Public History Weekly 5 (2017) 42, DOI: http://dx.doi.org/10.1515/phw-2017-10729

Am 11. und 12. August 2017 traf sich die amerikanische extreme Rechte in Charlottesville (Virginia), um gegen die Absicht der Stadt zu protestieren, die Statue zu Ehren des amerikanischen Südstaatengenerals Robert E. Lee entfernen zu lassen. Am 12. August 2017 raste ein Mann in eine Gruppe von anti-rassistischen GegendemonstrantInnen und tötete dabei eine Frau. Infolge der sommerlichen Trägheit oder eines Nachrichtenmangels griff die belgische Presse das Thema erst nach Tagen auf und kam dann auf die Problematik von Denkmälern und einiger umstrittener Strassennamen zu sprechen.

Kultureller Transfer und/oder substantielle Debatte?

Die sich wiederholende Frage dreht sich um den Stellenwert der Vergangenheit im öffentlichen Raum. In welchem Ausmaß soll eine vor Jahrzehnten getroffene Wahl den weiteren Verlauf unserer Lebenswelt bestimmen? Welche Möglichkeiten gibt es, falls sich die Sichtweise der Öffentlichkeit in Bezug auf gewisse Phänomene aus der Vergangenheit geändert hat, diese Entwicklung auch in den öffentlichen Raum zu übertragen? Gibt es legitime Entscheidungen, und welche Gremien sind zuständig dafür, diese zu treffen? Zwei Kernfragen entfachen in Belgien regelmässig wiederkehrende Debatten: die Problematik der kolonialen Erinnerung und die der Kollaboration während des Zweiten Weltkrieges.

Leopold II. und das koloniale Erbe

Die Frage um den Stellenwert der kolonialen Vergangenheit im öffentlichen Raum ist nicht neu. Im Dezember 2015 brach eine Kontroverse aus, als die Stadt Brüssel ihre Absicht kundtat, dem zweiten belgischen König anlässlich des 150. Jahrestages seiner Inthronisierung gebührende Ehre zu erweisen. Angesichts des durch das Projekt ausgelösten Aufschreis machte die Stadt dies letztlich rückgängig. Dennoch nutzten mehrere Vereinigungen die Gelegenheit, das Denkmal des Königs mit roter Farbe zu verunstalten, um die während der Kolonialzeit begangenen Gräueltaten anzuprangern.[1] Die Debatte beschränkt sich nicht nur auf die symbolträchtige Statue auf dem Place du Trône in Brüssel. Das Königliche Museum für Zentralafrika – das ebenfalls durch Leopold II. gegründet wurde und das gegenwärtig einer vollständigen Umwandlung unterzogen wird – erhält regelmäßig Aufforderungen seitens Gemeinden, die den Wunsch äussern, den BesucherInnen den Anblick der Statuen von Leopold II. zu ersparen. Diese Option steht allerdings nicht im Einklang mit der Politik des Museums, das ab 2018 wieder offen stehen wird.[2]

Im Nachhall der Ereignisse von Charlottesville vom 16. August kam auch die Frage wiederum aufs Tapet: Wie lange noch sollten Denkmäler, die an die koloniale Vergangenheit Belgiens erinnern, im öffentlichen Raum verweilen? Ist es nicht an der Zeit, diesen zu “entkolonialisieren”? Während verschiedene Beteiligte der Ansicht sind, dass die Statuen, die die koloniale Vergangenheit wachrufen, in Museen eingelagert werden sollten, meinen andere, es gehe darum, sie in den Kontext zu setzen, und wieder andere plädieren für einen freien Zugang, auch um KünstlerInnen dort ihre Aufführungen und Installationen realisieren zu lassen.[3] Offensichtlich ist die diesbezügliche Befindlichkeit sowohl innerhalb der Vereinigungen, die dazu drängen, den öffentlichen Raum zu “entkolonialisieren”, wie auch im Kreise der ehemaligen Kolonialisten und ihrer Nachfahren hoch sensibel.

Eine verborgene Kollaboration

In sechs Gemeinden (Lanaken, Zoersel, Marke, Puurs, Kapelle-op-den-Bos und Alveringen) gibt es eine Cyriel-Verschaeve-Straße oder eher, auf flämisch, eine Cyriel Verschaevestraat (das heisst vier Straßen, eine Avenue und einen Platz), denn alle sind in Flandern gelegen. Die jüngste toponymische Namensvergabe – jene von Zoersel – datiert auf das Jahr 1981 zurück. Ein Versuch aus jener Zeit, gegen diese Verleihung zu reagieren, blieb erfolglos.[4] Cyriel Verschaeve (1874-1949) ist nicht irgendjemand: Er ist Dichter, Priester – jedoch vor allem ein flämischer Nationalist. Sein Engagement geht zurück auf den Ersten Weltkrieg, als er sich der anti-belgischen Bewegung anschloss. Ab den 1930er Jahren gehörte er dem Nationalsozialismus an und kollaborierte während des Zweiten Weltkrieges aktiv mit der Besatzungsmacht. Nach Kriegsende begab er sich auf die Flucht und wurde er 1946 vom belgischen Staat in Abwesenheit zum Tode verurteilt. Er starb im Exil in Österreich, jedoch wurde sein Körper von einer flämischen Gruppierung der Rechtsextremen heimlich nach Belgien zurückgeführt.

Wiederum ergab sich, in der Folge der Ereignisse von Charlottesville, eine unmittelbare Reaktion. Am 17. August griff De Standaard, eine der bedeutendsten Tageszeitungen in Flandern, das Thema auf. Das Redaktionsteam kontaktierte die lokalen Behörden der sechs betroffenen Gemeinden. Einige lokale Behördenvertreter gaben ihrer Verlegenheit klar Ausdruck, andere wollten die Vergangenheit nicht wachrufen, und wiederum andere führten die administrativen Schwierigkeiten an, welche sich aus einer Namensänderung ergeben würden. Nur der Bürgermeister einer einzigen Gemeinde äußerte den klaren Wunsch, diese Straßenbezeichnung verschwinden zu lassen. Die AnwohnerInnen der entsprechenden Straßen befürworten anscheinend keine Namensänderung. Und dennoch, auf Seiten der HistorikerInnen sind starke Stimmen für eine Änderung zu hören. Man kann die Unschlüssigkeit der öffentlichen Politik in Frage stellen.

Was die Kollaboration angeht, setzte der belgische Staat ab 1944 zu einer Politik der Verdrängung an. Die Verleihung von Straßennamen indessen bleibt eine lokale Kompetenz. Auf flämischer Seite verurteilte ein Parlamentsbeschluss die Kollaboration nicht vor dem Jahre 2002(!).[5] Wie erklärt sich denn das Zögern der betroffenen Gemeinden, im Wissen darum, dass die Verleihung eines Straßennamens immer auch eine Form der Huldigung bleibt? Wie kann eine Ehrung für jemanden, der vom belgischen Staat zum Tode verurteilt wurde, akzeptiert werden? Über die administrativen Argumente hinaus berührt diese Problematik ganz klar die nachgiebige Haltung eines Teils der flämischen Gesellschaft gegenüber gewissen Formen der Kollaboration. Deren bekennende Zugehörigkeit wurde vornehmlich als eine Zugehörigkeit von “verlorenen Schafen” zugunsten Flanderns angesehen. Nach Kriegsende wurden diese “verlorenen Schafe” als durch den belgischen Staat unfair und schwer Bestrafte betrachtet, denn eben dieser belgische Staat stand nun unter dem Verdacht, jede Gelegenheit wahrzunehmen, um die flämische Bewegung als Ganzes zu diskreditieren.

Eine ungelöste Debatte?

September 2017. Bald beginnt die Schule wieder. Die Frage der Vergangenheit im öffentlichen Raum wird an Aktualität verlieren. Und dennoch, die Thematik und Befindlichkeiten verbleiben hinter den Kulissen. Die Debatte könnte aufs Neue aufleben.[6] Das königliche Museum von Zentralafrika wird seine Türen mit einer neuen Darstellung der Kolonialgeschichte Belgiens 2018 wieder öffnen. Im Oktober 2018 werden lokale Wahlen abgehalten, und landesweite Wahlen finden im Frühjahr 2019 statt. 2019-2020 wird der 75. Jahrestag des Endes des Zweiten Weltkrieges gefeiert und 2020 die 60-jährige Unabhängigkeit des Kongo. Kurzum, viele Gelegenheiten, die Debatte wieder aufflammen zu lassen, werden sich bieten … oder müssen erst noch Kontroversen und Demonstrationen weit weg von unseren eigenen Grenzen abgewartet werden?

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Literaturhinweise

  • Goegebeur, Anton and Ewoud Ceulemans. “Verwijzingen naar koloniaal verleden doen stof opwaaien: ‘foute’ standbeelden wankelen op voetstuk”. De Morgen, 16.08.2017.
  • Vannieuwenhuyze, Bram. “Haal ‘foute’ standbeelden en straatnamen niet van de straat”. De Morgen, 18.08.2017.

Webressourcen

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[1] Ähnliche Aktionen haben sich im Jahre 2008 in Brüssel ereignet. Die ersten Aktionen dieser Art trugen sich 2004 in Ostende zu. Zu diesem Thema siehe die Masterarbeit von Marte Van Hassel, Het koloniale mo(nu)ment. Richting een hedendaags alternatief voor het Belgische koloniale erfgoed (Gent: Universitiet Gent Masterproef, vakgroep Kunst-, Muziek- en Theaterwetenschappen, 2016-2017): www.lib.universitiet.gent.be/hetkolonialemo(nu)ment (Letzter Zugriff am 11.12.2017).
[2] Anton Goegebeur and Ewoud Ceulemans, “Verwijzingen naar koloniaal verleden doen stof opwaaien: “foute” standbeelden wankelen op voetstuk,” De Morgen, 16.08.2017.
[3] Bram Vannieuwenhuyze, “Haal “foute” standbeelden en straatnamen niet van de straat,” De Morgen, 18.08.2017: 26.
[4] Raymond Lemmens, “Verschaeve es een deel van ons verleden. Moeten we dat uitwissen?” De Standaard, 17.08.2017.
[5] Siehe www.belgiumwwii.be/belgique-en-guerre (Letzter Zugriff am 11.12.2017).
[6] Im Nachhall zu den Ereignissen von Charlottesville wurde ein Aufruf zur grossen Debatte über die nationale Vergangenheit Belgiens laut. Siehe Herman Van Goethem, “Waarom voeren we geen nationaal debat over monumenten,” De Morgen, 16.08.2017.

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Abbildungsnachweis

Angel & National Flag of Belgium, Martyrs’ Square – Place des Martyrs – Martelaarsplaats, Brussels, Belgium © Dr Les (Leszek – Leslie) Sachs, CC BY-2.0, no changes were made, via www.flickr.com (Letzter Zugriff am 11.12.2017).

Übersetzung

Translated by Kurt Brügger swissamericanlanguageexpert

Empfohlene Zitierweise

Kesteloot, Chantal: Charlottesville und die umstrittene Vergangenheit in der belgischen Öffentlichkeit. In: Public History Weekly 5 (2017) 42, DOI: http://dx.doi.org/10.1515/phw-2017-10729

Copyright (c) 2017 by De Gruyter Oldenbourg and the author, all rights reserved. This work may be copied and redistributed for non-commercial, educational purposes, if permission is granted by the author and usage right holders. For permission please contact the editor-in-chief (see here). All articles are reliably referenced via a DOI, which includes all comments that are considered an integral part of the publication.

The assessments in this article reflect only the perspective of the author. PHW considers itself as a pluralistic debate journal, contributions to discussions are very welcome. Please note our commentary guidelines (https://public-history-weekly.degruyter.com/contribute/).


Categories: 5 (2017) 42
DOI: dx.doi.org/10.1515/phw-2017-10729

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